Les assurances en pratique vétérinaire : des filets de sécurité qui nous protègent
Assurances RCP, Multirisques, Prévoyance, nous entendons souvent parler d'elles. Mais maîtrisons-nous toutes ces protections, et leurs garanties ? Tour d'horizon assurantiel en pratique vétérinaire !
Bienvenue dans cette 14ème édition de Vet&All, la newsletter dédiée à la gestion de structures vétérinaires. Nous vous proposons ce mois-ci d’aborder le thème des assurances en pratique dans les établissements de soins vétérinaires. Il s’agit d’une problématique importante et parfois sous-estimée. En tant que vétérinaire praticien, il est parfois ardu de jongler entre soins aux animaux, gestion d'équipe et de clientèle. Et (trop) souvent le suivi de nos assurances passe au second plan. Nous envisagerons dans cette newsletter une présentation et des pistes de réflexion sur les différentes assurances protégeant l’activité des vétérinaires praticiens, et nous échangerons avec Daniel Lhuillier, DMV (ENVA 11), Associé - Directeur Commercial VETOPTIM, 1er courtier indépendant 100% VETOS.
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Les dernières nouvelles
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🐼🌍 Rappel ! Vétérinaires pour la Biodiversité et Ecoveto conduisent une enquête nationale sur les enjeux environnementaux liés à la médecine vétérinaire. Tous les professionnels vétérinaires (vétérinaires et ASV, étudiants et diplômés) sont invités à y prendre part.
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🇫🇷🌍💉 Le colloque « Les vétérinaires et l’Anthropocène », organisé à Paris par la Commission Biodiversité de l’Académie Vétérinaire de France, explorera l’impact de l’Anthropocène sur la santé publique vétérinaire, le soin animal et la biodiversité. Les vétérinaires débattront de leur rôle face au changement climatique, à l’effondrement de la biodiversité et aux nouveaux paradigmes comme One Health, avec des interventions sur les zoonoses, le médicament vétérinaire et la durabilité.
🇪🇺🤯💆🏻♀️ À l'occasion de la Semaine européenne de la santé mentale, la FVE et le CPME s'unissent pour promouvoir le bien-être des médecins et vétérinaires, soulignant l'importance de leur santé mentale face aux pressions administratives, au manque de personnel et aux contraintes financières. Ils appellent à une stratégie européenne globale, incluant une législation sur les risques psychosociaux, et soutiennent des initiatives comme VetJoy.org pour un accompagnement professionnel et un soutien au bien-être.
Les assurances en pratique vétérinaire : des filets de sécurité qui nous protègent
Vétérinaire praticien depuis presque vingt ans, j’ai appris à jongler entre pratique vétérinaire et soins aux animaux, les attentes parfois exigeantes des propriétaires et la gestion d’équipe et de la clinique. Le métier de vétérinaire praticien, passionnant, est semé de défis, de dangers et de risques que ce soit en canine, rurale ou équine. Je me souviens de cas de césarienne compliquée sur des vaches limousines, ou de coliques sur des chevaux, voire de cas cliniques complexes en canine ou féline pour lesquels je me demandais si je n’avais pas fait d’erreurs, de fautes ? Et si mon assurance RCP me couvrirait… ? Je ne pense pas être le seul dans ce cas… Ces expériences, que beaucoup de confrères et consœurs ont pu rencontrer, montrent qu’il est parfois ardu de bien se repérer et naviguer dans le monde des assurances. Les assurances restent pourtant un pilier essentiel de notre métier.
Qu’il s’agisse des assurances responsabilité civile professionnelle (RCP) pour gérer les dommages consécutifs à une faute professionnelle, celles protégeant nos cliniques et équipements pour assurer la continuité de notre activité, et les assurances de prévoyance protégeant nos finances en cas d’incapacité à travailler, voire les assurances santé animale protégeant la santé de nos patients. Cette newsletter a pour but de reprendre les grandes lignes de ces assurances, car nous savons que beaucoup de praticiens vétérinaires ne trouvent pas toujours le temps pour s’y intéresser suffisamment.
Les assurances en clinique vétérinaire : 4ème poste de dépense d’une clinique vétérinaire.
Afin de rappeler l’importance des assurances en clinique vétérinaire, rappelons tout d’abord que le poste Assurances (RCP, multirisque, prévoyance, etc) représente environ entre 5 à 15% des charges totales d’une clinique (selon la taille de la clinique, les nombre de personnes y travaillant et bien évidemment les garanties souscrites). Ce qui amène le poste Assurances à la 4ème place des charges d’une clinique vétérinaire derrière les salaires et charges sociales, les achats de fournitures et médicaments, et les loyers ou remboursement d’emprunt immobilier. Il s’agit donc d’un poste à ne pas négliger tant pour son coût que pour ses garanties.
L’ Assurance Responsabilité Professionnelle RCP, un rempart contre les litiges.
En tant que vétérinaires praticiens et libéraux, nous savons à quel point nos actes professionnels nous exposent à des risques. Une faute professionnelle, une erreur de diagnostic, une complication chirurgicale ou un client mécontent peut transformer une journée ordinaire en journée où nous aurions mieux fait de ne pas nous lever... C’est pourquoi les assurances responsabilité professionnelle, notamment la responsabilité civile professionnelle (RCP), doivent être considérées comme notre première ligne de défense en cas de sinistre rencontré par nos clients, en lien avec notre activité de soins.
La RCP, obligation légale du praticien vétérinaire
La RCP, tout d’abord, est une obligation légale, comme l’impose l’article R.242-48 VI du Code de déontologie vétérinaire: “Sa responsabilité civile professionnelle doit être couverte par un contrat d'assurance adapté à l'activité exercée”. Selon l’article 1240 du Code civil : “tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer”. Il s'agit du fondement de la responsabilité du fait personnel: si une faute de ma part (au sein de mon activité professionnelle) cause un préjudice à un client, un animal ou un tiers, je suis tenu de réparer le dommage. Il faut bien retenir que pour que la RCP soit engagée, il faut qu’il y ait un dommage, une faute ou fait générateur et un lien de causalité entre les deux. Mais au-delà de l’obligation, il faut considérer que la RCP est essentielle pour se protéger.
Une RCP pour couvrir quels dommages ?
Les statistiques montrent que 10 % des vétérinaires font face à une réclamation en RCP chaque année, 54 % des sinistres concernant des animaux de compagnie, surtout des chiens et chats. La RCP couvre les dommages corporels (blessure du propriétaire au sein de la clinique vétérinaire), les dommages matériels directs (ex. : la mort d’un animal), matériels indirects (ex. perte d’exploitation laitière par exemple pour des vaches laitières dont la production laitière pourrait être coupée suite au sinistre) ou immatériels , mais elle exclut bien évidemment les fautes intentionnelles, les activités non déclarées ou les pratiques interdites.
Pour les vétérinaires travaillant en équine, les enjeux peuvent parfois être encore plus élevés, car certains chevaux peuvent avoir une valeur financière très élevée. Il est alors nécessaire de bien s’interroger sur ses garanties et les montants couverts. Il est également conseillé de vérifier que le contrat RCP couvre toutes les activités de la structure, même les activités marginales (notamment si vous avez des clients professionnels en élevage aviaire même petits, ou bien par exemple la télémédecine, etc.). Attention, car une fausse déclaration intentionnelle peut annuler le contrat, selon l’article L.113-8 du Code des assurances, tandis qu’une omission de bonne foi réduit les indemnités. Restez précis dans vos déclarations, afin que cela ne vous joue pas de tours.
Exemples d’éléments pratiques avec son contrat RCP
La RCP est le cœur de notre protection, et un mauvais choix peut avoir de graves conséquences. Choisir une RCP, c’est un exercice de précision, un peu comme examiner un patient: à examiner sous toutes les coutures ! Alors comment bien choisir sa RCP ?
Vérifiez la couverture : Assurez-vous que le contrat inclut toutes vos activités (canine, équine, animaux de production (lequels ? ex les espèces aviaires sont-elles inclues ?) , télémédecine, etc.) et couvre les différents dommages matériels et immatériels consécutifs.
Adaptez les montants : Les plafonds de garantie doivent correspondre à la valeur des animaux soignés, surtout en équine où les enjeux financiers sont élevés et à votre activité (ex. perte d’exploitation en élevage d’animaux de production).
Lisez les exclusions : Vérifiez les clauses excluant certaines activités ou fautes.
Vérifier les actes et activités annexes de votre clinique et notamment de vos associés, sans cumul de garanties : sont-ils bien couverts ?
Actualisez régulièrement : Informez votre assureur de tout changement (notamment en cas de modifications d’activités comme l’arrêt de la rurale, développement d’une activité équine, nouvelle spécialisation, embauche, etc) pour éviter les « trous de garantie » ou les garanties non nécessaires.
Privilégiez les spécialistes : Travaillez avec un assureur ou un courtier spécialisé en médecine vétérinaire, qui comprendra les risques spécifiques de notre métier.
Comparez courtier et agent : Un courtier, représentant vos intérêts, peut négocier un contrat sur mesure, contrairement à un agent lié à une seule compagnie. Daniel Lhuillier, Vetoptim explique dans l’interview qui suit la différence entre courtiers et agent d’assurance: “Le courtier et l'agent d'assurance commercialisent des produits d'assurance. Le courtier indépendant peut et doit travailler avec de nombreuses assurances alors que l'agent général ne pourra proposer que le produit de sa marque. Pas forcément le plus adapté au besoin de son client. En complément, le statut d'indépendant relève le courtier de toute hiérarchie vis-à-vis de l'assureur. Le courtier travaille pour son client. C'est ce statut bien spécifique entre l'assureur et le client qui permet au courtier de jouer le rôle de médiateur, voire parfois de facilitateur.”
En cas de doute, n’hésitez pas à demander une explication claire du tableau des garanties. Un bon contrat RCP, c’est la tranquillité d’esprit pour pratiquer sereinement !
La protection juridique, pour gagner en sérénité
Il est également conseillé de s’interroger sur l’existence d’une protection juridique dans vos contrats d’assurance. En effet, la protection juridique est un complément précieux à la RCP. Elle peut être utile pour gérer des litiges non liés aux actes médicaux, comme un différend avec un fournisseur ou un client contestant une facture, un litige avec l’un de vos salariés, un problème avec votre bailleur s’il refuse de renouveler votre bail professionnel, etc.
Cette protection juridique peut couvrir des frais d’avocat et permettre un règlement à l’amiable. Avec la judiciarisation croissante des différends, cette assurance est fortement recommandée pour gagner en sérénité.
Protéger sa clinique et ses équipements, grâce à la multirisque professionnelle
La clinique est notre outil de travail, investissement tant de cœur que d’argent, avec des équipements coûteux comme échographe, appareils radio, analyseurs sanguins, et des stocks de médicaments. Ainsi une assurance adaptée est essentielle pour protéger ces actifs et garantir la continuité de son activité face aux imprévus.
La multirisque professionnelle comme bouclier
La multirisque professionnelle peut être considérée comme un bouclier contre les sinistres qui affecteraient notre établissement de soins vétérinaires : incendies, dégâts des eaux, cambriolage ou vandalisme. Un confrère ayant perdu une partie de sa clinique dans un incendie, a pu grâce à sa multirisque professionnelle et sa garantie “perte d’exploitation”, couvrir les salaires de son équipe et louer un local temporaire. Il est donc essentiel d’avoir cette garantie, qui prend en charge les frais fixes (loyers, salaires, emprunts) et les coûts d’une installation provisoire en cas de problème. Par ailleurs certains contrats diffèrent : certains indemnisent sur la valeur vénale (qui tient compte de la vétusté), d’autres sur la valeur à neuf, ce qui est parfois préférable pour remplacer son matériel. Il est conseillé de réviser son contrat tous les deux à trois ans pour tenir compte des évolutions de la clinique, comme l’achat de nouveau matériel, car une sous-déclaration peut entraîner une indemnisation insuffisante.
Les équipements spécialisés (radio, écho, analyseurs, instruments chirurgicaux) et certains médicaments (ex médicaments thermosensibles comme les vaccins) nécessitent une attention particulière. Un jour, un confrère a perdu des milliers d’euros en vaccins après une panne de réfrigérateur, non couverte par un contrat inadapté. Attention également de bien vérifier, si vous avez une activité itinérante, que votre matériel utilisé lors de vos visites à l’extérieur de la clinique (ex écho ou radio portative) est bien couvert en cas de déplacement par votre contrat.
La réalisation régulière d’un inventaire de la clinique permet, en cas de sinistre l’affectant d’avoir un justificatif du préjudice subi.
La garantie perte d’exploitation pour maintenir son activité en cas de sinistre
La continuité de notre activité est un impératif en cas de coup dur. Un sinistre peut paralyser la clinique (incendie, inondation, etc), affectant nos revenus, nos salaires et pouvant amener nos clients à changer de clinique. La garantie « perte d’exploitation » couvre les frais pendant une interruption d’activité consécutive à un sinistre ayant affecté la clinique. Afin de vérifier ses capitaux garantis et ses franchises, il est bon de réaliser un audit tous les deux à trois ans.
La Prévoyance du vétérinaire praticien, protection contre les coups durs
En tant que vétérinaire libéral, nous n’avons pas la sécurité d’un salarié. Une maladie, un accident, une invalidité ou un imprévu peuvent considérablement menacer notre stabilité financière. C’est en cela que les assurances de prévoyance sont essentielles pour protéger notre avenir financier en cas de gros pépin affectant notre santé.
Notre régime obligatoire offre une couverture limitée, surtout en cas de maladie prolongée ou d’invalidité. Une assurance complémentaire prévoyance compense la perte de revenus en cas d’incapacité, versant des indemnités journalières ou un capital en cas de décès. Un confrère ou une consoeur, qui serait victime d’une maladie ou d’un accident, qui l’empêcherait de travailler dans sa clinique, ne pourrait pas couvrir ses charges ni maintenir son niveau de vie, sans sa prévoyance !
Pour les vétérinaires exerçant en association, en société, une assurance peut couvrir les frais liés au décès d’un associé, comme le rachat des parts sociales ou la recherche d’un nouvel associé. Attention, il est crucial d’adapter les garanties à l’évolution de notre chiffre d’affaires et de nos revenus pour éviter une sous-indemnisation. C’est pourquoi il est préférable de faire le point sur les garanties de sa prévoyance tous les 2 à 3 ans, ou bien avant en cas de gros changements dans ses revenus et ses dépenses.
La prévoyance fait partie des assurances pour lesquelles nous ne souhaitons jamais avoir besoin de nous en servir, car cela signifierait un accident ou une maladie nous rendant dans l’incapacité, même temporaire, de travailler. Néanmoins elle est notre gilet de sauvetage en cas de pépin. Un vétérinaire libéral qui n’en disposerait pas vivrait réellement une catastrophe financière qui se rajouterait à la pathologie l’ayant rendu incapable de travailler voire invalide.
D’autres assurances émergent en périphérie de notre activité: les assurances santé animale qui protègent la santé de nos patients
Ces assurances ne nous concernent certes qu’indirectement, mais nous pouvons constater leur émergence et développement croissant en France depuis 5 à 10 ans, avec une accélération tant dans le nombre d’animaux assurés que dans les sociétés d’assurance proposant ce type de contrat, qu’elles soient généralistes ou spécialisées. Aussi, les assurances santé animale peuvent être considérées comme un levier précieux pour notre pratique, permettant à nos clients de couvrir leurs frais vétérinaires, et réduisant les impayés et les tensions. Promouvoir ces assurances santé animale permettrait d’encourager des soins plus réguliers, permettant de soigner plus précocément les pathologies de nos patients, et d’améliorer la qualité des prises en charge vétérinaire. Si la promotion de l’assurance santé animale peut être vue comme une protection de la santé de nos patients, par une forme d’anticipation des futurs frais vétérinaires, il est toutefois interdit de mettre en avant une assurance plutôt qu’une autre. Néanmoins, ASV ou vétérinaires peuvent parfois être amenés à expliquer certains points, garanties, exclusions de certains contrats aux propriétaires, c’est pourquoi il est conseillé aux équipes vétérinaires de s’intéresser aux différentes assurances santé animales et à leurs contrats. Ce thème de l’assurance santé animale fera l’objet, tant il est dense et en développement, d’une prochaine newsletter.
En conclusion, en tant que vétérinaire praticien, je sais combien il est parfois compliqué de concilier les soins aux animaux, la gestion d’une clinique et la protection de notre avenir. Les assurances peuvent être vues comme notre filet de sécurité. La RCP, ancrée dans le Code civil et le Code de déontologie, nous protège des litiges et différends, de plus en plus fréquents. Les assurances multirisques sécurisent nos locaux et équipements, garantissant la continuité face aux sinistres avec la garantie perte d’exploitation. Les assurances prévoyance sont indispensables car elles protègent nos finances en cas de gros souci affectant notre santé. En plus de nous intéresser à nos contrats, et d’éviter les “trous dans les garanties”, il est fortement souhaitable de les actualiser, de collaborer avec des assureurs/courtiers spécialisés. Tâchons d’être les moins joueurs possibles avec ces risques-là et ne laissons que peu de détails au hasard !
Entretien avec Daniel Lhuillier, DMV (ENVA 11) , Associé – Directeur commercial, “VETOPTIM ASSURANCE“ , 1er Courtier indépendant 100% VETOS.
VETOPTIM Assurance, 1er courtier indépendant 100% VETOS
Stéphane Cluseau, Vet&All : Bonjour Daniel, avant toute chose, peux-tu te présenter ?
Daniel Lhuillier, Associé - Directeur Commercial VETOPTIM: En quelques mots, vétérinaire, sorti en 2010 d'Alfort, je me suis d'abord orienté vers une pratique 100% bovine, spécialisée en qualité du lait et audit d'élevage. Cette pratique exclusive de l'audit m'a amené à former les nutritionnistes en élevage et dans l'élaboration technique de l'aliment en usine. Vetoptim et un diplôme d'assurance en plus m'ont permis de revenir dans l'environnement vétérinaire, zone de confort mais également de passion.
S.C.: “Vetoptim Assurance” c’est quoi/qui en quelques mots ?
D.L.: Vetoptim, c'est tout d'abord, un courtier indépendant qui a accès à tout un panel d'offres assurantielles.
C'est aussi un courtier 100% véto dédié aux vétérinaires dans leur vie pro et perso. C'est cette spécificité qui nous a poussés à développer des produits spécifiques pour la profession. Tout d'abord la Responsabilité Civile Professionnelle puis d'autres produits comme la Prévoyance.
Vetoptim Assurance, c'est un accompagnement du quotidien dédié à la profession.
S.C.: Qu’est-ce qui vous a amené à créer "Vetoptim Assurance", le 1er courtier 100% vétos ?
D.L.: Christophe RIGAUD a créé Vetoptim après avoir étudié les contrats dédiés à la profession, qui présentaient parfois trop de défauts de garantie, trop de doublons et globalement après avoir fait le constat d’une profession mal conseillée. L'amour du monde vétérinaire et du service a fait le reste.
S.C.: Penses-tu que les vétérinaires s'intéressent ou s'y connaissent suffisamment en assurances ?
D.L.: En première intention les vétérinaires ne souhaitent pas forcément s'y intéresser. En pratique, dès que le sujet est ouvert, que ce soit sur un RDV privé ou dans une salle de conférence, les langues se délient et l'intérêt est bien présent quelles que soit les générations de vétérinaires.
En pratique, la profession est assurée, mais pas forcément correctement conseillée
S.C.: Dans cette newsletter, nous avons parlé des principaux risques en pratique vétérinaire et des assurances qui les couvrent (RCP, multirisque, prévoyance, etc). Avec ton regard et celui de Vetoptim quels sont les principaux risques, les plus fréquents, les plus graves que tu vois en tant que courtier vétérinaire ?
D.L.: Le risque que tout vétérinaire redoute, c'est la mise en jeu de la RCP ; la mise en cause de ses compétences de vétérinaire ; mise en cause qui le meurtrit profondément. Avec du recul, on observe que la majorité des sinistres déclarés en RCP canine sont secondaires à une rupture de communication avec un propriétaire déçu ou en deuil.
Pour la multirisque, les garanties sont bien souvent insuffisantes à la profession : contenu sous-estimé, liste de matériel jamais à jour, matériel transporté non couvert ou absence de perte d'exploitation dans le contrat... Par chance, nous n'avons en 5 ans pas subi de sinistres majeurs (incendie ou destruction totale) chez nos clients ou nos prospects.
Pour la prévoyance, le pire est déjà survenu. La profession a fait de gros progrès pour améliorer la protection des salariés depuis 2024 pour répondre à notre arrivée sur le marché en 2021. Et c'est tant mieux ! Pour les libéraux, le principal risque est l'invalidité. J'ai pour habitude de dire que n'importe quel véto, en cas d'arrêt maladie, pourra manger des pâtes pendant quelques mois et survivra. Par contre, en cas d'invalidité, par exemple en fauteuil roulant, la prévoyance interviendra jusqu’à sa retraite, pendant 10 ou 30 ans ! C'est la garantie la plus importante et de loin !
S.C.: Vetoptim est le 1er courtier 100% véto. Pourrais-tu nous rappeler la différence entre un courtier et une société d'assurances ? Concrètement qu'est-ce que cela change pour le vétérinaire praticien ?
D.L.: Le courtier et l'agent d'assurance commercialisent des produits d'assurance. Le courtier indépendant peut et doit travailler avec de nombreuses assurances alors que l'agent général ne pourra proposer que le produit de sa marque. Pas forcément le plus adapté au besoin de son client. En complément, le statut d'indépendant relève le courtier de toute hiérarchie vis-à-vis de l'assureur. Le courtier travaille pour son client. C'est ce statut bien spécifique entre l'assureur et le client qui permet au courtier de jouer le rôle de médiateur, voire parfois de facilitateur.
S.C.: Quels conseils donnerais-tu à un vétérinaire pour faire les bons choix de garanties et de contrats pour son activité professionnelle ? Quelles questions devrait-il se poser ? Sur quels points devrait-il être vigilant ?
D.L.: Je donnerai les mêmes conseils qu'à mes éleveurs à l'époque. Se poser, prendre le temps d'auditer pour identifier les points critiques, les doublons et sélectionner quelques points d'amélioration réalistes. Bref, confier l'audit de son système d'assurance à Vetoptim. Il y a autant de systèmes d'assurance possible que de clients distincts.
D'un point de vue timing, je conseillerai au vétérinaire ou à sa clinique de revoir son système d'assurance régulièrement ou au minimum à chaque changement majeur (changement d'associé, changement de bâtiment, nouvelle politique sociale...)
S.C.: Merci Daniel pour cet échange ! Avant de conclure, aurais-tu des remarques, témoignages ou anecdotes sur cette thématique à nous partager?
D.L.: En première intention, l'assurance semble le sujet le plus chi**t du monde ! Mais en réalité, l'assurance est tellement présente dans la pratique vétérinaire et son quotidien que cela rend la mission de Vetoptim passionnante! Nous sommes sincèrement au service de la profession vétérinaire !
Clin d’oeil “historique” entre les origines maritimes de l’assurance et Tiphaine Ragueneau, DMV (Nantes 2018), Skippeuse, vétérinaire, sponsorisée par Vetoptim
Un clin d’oeil historique relatif à la thématique de cette newsletter et à l’interview de Vetoptim ! Saviez-vous que les origines de l’assurance remontent à l’Antiquité (3000-2000 av. J.-C.) avec les marchands babyloniens, dont le Code de Hammurabi formalisait des « prêts à la grosse aventure » pour partager les pertes en cas de naufrage. Plus tard, au XIVe siècle, les marchands italiens de Gênes et Venise perfectionnèrent ce concept avec des contrats de « prêt à la grosse aventure » plus approfondis et formalisés, protégeant les cargaisons maritimes et jetant les bases de l’assurance moderne. Aujourd’hui, Vetoptim Assurance revient aux origines de l’assurance ! En étant l’un des sponsors de notre consoeur Tiphaine Ragueteau, skippeuse vétérinaire, participant entre autres à la Transat Jacques Vabre et à la Solitaire du Figaro. Bravo et félicitations à son parcours actuel et à venir !
Je suis Stéphane Cluseau (ENVT 2006), docteur vétérinaire mixte libéral, Diplôme d’Ecole en Droit et Expertise Vétérinaire, vétérinaire expert en assurances et expert inscrit près la Cour d’appel de Toulouse. A l’écoute de l’actualité vétérinaire et passionné des enjeux de la santé animale, j’accompagne les entreprises vétérinaires et de santé animale en tant que consultant sur des aspects de stratégie, marketing, droit et règlementation, formation, et mise en oeuvre pratique. N’hésitez pas à me contacter pour discuter directement de votre projet ➡️ animall.life.contact@gmail.com.
AnimAll est un collectif de consultants passionnés par le vivant et les acteurs qui contribuent à son bien-être. Nous accompagnons de nombreuses cliniques, organisations, entreprises dans leur activité sur des sujets variés allant de la gestion de l’entreprise et sa stratégie, à sa démarche RSE, en passant par de la formation et des audits en tout genre.
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